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Autoportraits du Nouveau Monde

Autoportraits du Nouveau Monde

Collection précolombienne

Texte de Daniel Schoepf, photographies de Francesco Goiana, Editions Priuli & Verlucca. 1995.
120 pages, dont 72 illustrations pleine page en couleur, 23,5 x 34 cm.
Relié avec étui cartonné Frs 120.-, broché Frs. 50 CHF. 25 CHF

Conçu et élaboré à partir des riches collections d'Antiquités américaines du Musée d'ethnographie, cet ouvrage illustré privilégie une démarche: celle que suggère l'effet de miroir. Prenant appui sur les multiples représentations de la figure humaine dans les productions précolombiennes, Autoportraits du Nouveau Monde se propose donc de donner voie à ces « images de soi » que nous ont léguées les anciennes cultures amérindiennes.

Donner voie, tel est bien le propos. Dans cet autre «Nouveau monde» et nouvel «au-delà» qui les observe aujourd'hui, qui sait lire les «images de soi», sédimentation de tant de siècles d'autres culture et histoire? Quel est le degré de fidélité des miroirs, et qui en fait office? Le «huaquero», le collectionneur, le commissaire-priseur, le photographe, l'archéologue, l'historien, le critique d'art?

Le texte d'introduction questionne, interroge, s'essaye, plutôt qu'il n'affirme ou restitue. Qu'il tente de cerner la figure de l'homme, de définir des traits communs à la production ou de déjouer les pièges tendus à l'interprétation des oeuvres précolombiennes et de leur milieu d'origine, il s'attache à mettre en perspective, à lancer des ponts.

Le cahier de portraits richement illustré rend compte d'une quarantaine de cultures et civilisations précolombiennes s'échelonnant de 1200 avant à 1600 après J.-C. Les quelque quatre-vingts céramiques, sculptures sur pierre, pièces d'orfèvrerie et textiles qu'il regroupe reflètent d'une manière générale la composition et la répartition géographique des collections du musée. Quelques pièces de collections privées genevoises complètent le tableau. L'amateur d'art retrouvera donc avec plaisir la trempe stylistique d'oeuvres mésoaméricaines ou péruviennes désormais bien campées dans notre univers visuel. Sa curiosité ne sera pas en reste. Elle devrait trouver matière dans l'expression d'un dialogue rendu possible avec des «faciès» et des «images de soi» venus d'horizons beaucoup moins familiers. Nous pensons notamment aux remarquables productions Trujillo, Tairona, Tamalameque, Chimila, Ilama, Yotoco ou Nariño des Andes septentrionales ou encore aux urnes et figurines Marajoara, Caviana, Santarém et Guarita provenant de la région des basses terres amazoniennes: pour la plupart d'entre nous, un Nouveau Monde au plein sens du terme.