Expositions passées
Bambous kanak
29 février 2008 - 15 mars 2009
Le MEG présente sa collection de bambous gravés de Nouvelle-Calédonie, la grande passion de Marguerite Lobsiger-Dellenbach, directrice du Musée entre 1952 et 1967. Cette anthropologue, formée auprès d'Eugène Pittard, se passionne pour l'énigme des bambous kanak. Avec son mari, Georges Lobsiger, elle va décalquer et étudier la collection du Musée, ainsi que celles de nombreux autres musées européens, donnant sens aux motifs gravés dans lesquels ils voient plutôt la «vision des vaincus».
Supports de mémoire et de récits
«Bambous kanak» s'inscrit dans la lignée des expositions dites de référence, qui visent à faire connaître à notre public une partie des collections et de l'histoire de notre institution. Les bambous gravés figurent parmi les oeuvres les plus originales de l'art kanak. Selon le missionnaire et ethnologue français Maurice Leenhardt, les bambous gravés de Nouvelle-Calédonie étaient utilisés traditionnellement comme bâtons de voyage par les anciens. Les vieux en portaient lorsqu'ils s'aventuraient hors du village, redisant les hauts faits ou les malheurs des ancêtres. Entièrement recouverts de motifs abstraits et figuratifs, ils étaient des supports de mémoire et de récits illustrant les multiples aspects de la vie des Kanak, y compris l'irruption de la colonisation.
Bien que la production des bambous gravés se soit arrêtée aux alentours de 1917, ces derniers sont néanmoins, depuis quelques années, devenus des objets d'un grand intérêt non seulement de la part des ethnologues, mais également de la part d'artistes kanak contemporains qui se sont réapproprié cette forme d'expression pour transcrire leurs préoccupations. C'est le cas de Micheline Néporon, une artiste kanak dont nous dévoilons quatre bambous gravés récemment acquis par le MEG qui présentent un éclairage sur la société kanak d'aujourd'hui.
La culture de l'igname, une plante vivrière et symbolique
Les bambous gravés de Nouvelle-Calédonie sont des supports de mémoire et de récits. Le bambou ETHOC 020507 illustre le calendrier agricole, étape par étape, de la culture de l'igname. Pour les Kanak, ce tubercule est non seulement une plante vivrière, mais aussi un composant essentiel des rites coutumiers.