Archives musicales d’Afrique de l’Ouest Les années 1970 à Bouaké
Collection Bernard Mondet
Carrefour interculturel et commercial important au centre de la Côte d’Ivoire, la ville de Bouaké s’est épanouie au cours du 20e siècle autour de l’un des marchés les plus riches et colorés d’Afrique occidentale. Quand l’entomologiste Bernard Mondet s’y retrouve au milieu des années 1970, il se passionne pour les traditions musicales ivoiriennes, ghanéennes, maliennes, guinéennes ou voltaïques qu’il y rencontre. Armé d’un enregistreur à bandes et d’une paire de microphones, il réalise une collection importante de documents sonores où se croisent avec bonheur les balafons senufo et bobo, les harpes-luths kora des griots mandingues, les flûtes peul et mossi ou l’arc musical birifor.
De l’entomologie à l’enregistrement musical

Kéla, Mali, 1978.
Bernard Mondet, Yamoudou Diabaté et Ibrahimadjan Kamissoko.
Photo : A. Dramé.
Bernard Mondet est d’abord chercheur en entomologie médicale auprès de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, anciennement ORSTOM) de 1972 à 2000. Établi à Bouaké (Côte d’Ivoire) de 1974 à 1979, il y fait la connaissance d’Adama Dramé, maître virtuose du tambour djembé qui l’introduit au milieu des artistes musiciens de la ville. Suite à cette rencontre, il se passionne par les traditions musicales locales. Soucieux de les préserver au mieux, Bernard Mondet entreprend d’organiser des sessions d’enregistrement avec les meilleurs musiciens rencontrés à Bouaké. Ceux-ci viennent de toutes les régions de Côte d'Ivoire, mais aussi du Mali, de Guinée, du Sénégal et du Burkina Faso.

Bouaké, février 1978.
Musiciens bobo jouant d’un balafon et d’une timbale bara.
Photo : B. Mondet
Ses missions sur le terrain dans différentes régions de Côte d’Ivoire, au sud du Mali, au Burkina Faso et au Cameroun lui permettent de poursuivre, parallèlement à ses recherches en biologie, son travail de collecte musicale.
Don du fonds d’archives sonores au MEG
En mai 2018, Bernard Mondet fait don aux Archives internationales de musique populaire (AIMP) du MEG de son fonds d’archives sonores d’Afrique occidentale, constitué de plus de cinquante heures de musique enregistrées sur bandes magnétiques et entièrement numérisées. Ce fonds est en cours de catalogage et d’intégration dans les bases de données des AIMP par les étudiants du Master d’ethnomusicologie de l’Université de Genève.

Environs de Bouaké, 16 décembre 1975.
Flûte serdu et vièles gegeneru jouées par des musiciens peul.
Photo : B. Mondet
Préparation d’un CD à publier
Les huit plages présentées sur le CD Archives musicales d’Afrique de l’Ouest. Les années 1970 à Bouaké. Collection Bernard Mondet ont été sélectionnées dans ce fonds d’archives sonores. Les bandes magnétiques originales ont numérisées à nouveau et restaurées en septembre 2019 par David Hadzis, au studio Arthanor Productions (Genève).
Ce CD donne un aperçu de la vie musicale dans les années 1970 à Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée de Côte d’Ivoire. Il présente des pièces issues des répertoires traditionnels des griots africains et de leurs instruments phares : la kora et le balafon.
Les enregistrements sont accompagnés d’un livret de 28 pages présentant un texte d’introduction par Vincent Zanetti (français/anglais) et une douzaine de photographies en noir et blanc et couleurs, réalisées par Bernard Mondet en même temps que les enregistrements sonores.

Bouaké, 1978.
Harpe à chevalet kora, jouée par Djelimany Cissoko.
Photo : B. Mondet
Il s’agit du tout premier CD à paraître dans la série « Archives » sur le nouveau label MEG-AIMP, qui poursuit la collection de disques fondée en 1984 par Laurent Aubert et dirigée par Madeleine Leclair depuis 2012.

Archives musicales d’Afrique de l’Ouest. Les années 1970 à Bouaké
Enregistrements et photographies par Bernard Mondet
Edition : Musée d’ethnographie de Genève
Direction éditoriale : Madeleine Leclair
MEG-AIMP117
© et ℗ 2020 MEG-AIMP
Disponible sur SoundCloud
Carrefour interculturel et commercial important au centre de la Côte d’Ivoire, la ville de Bouaké s’est épanouie au cours du 20e siècle autour de l’un des marchés les plus riches et colorés d’Afrique de l’Ouest. Quand l’entomologiste Bernard Mondet s’y retrouve au milieu des années 1970, il se passionne pour les traditions musicales ivoiriennes, ghanéennes, maliennes, guinéennes ou voltaïques qu’il y rencontre. Armé d’un enregistreur à bandes et d’une paire de microphones, il réalise une collection importante de documents sonores où se croisent avec bonheur les balafons senufo et bobo, les harpes-luths kora des griots mandingues, les flûtes peul et mossi ou l’arc musical birifor.
Solo de flûte (extrait plage 06)
Plages
01 | Suba ni mansaya (« La magie et le pouvoir royal ») |
02 | Musique de mariage |
03 | Chant, vièle et calebasse frappée |
04 | Balafons |
05 | Duo de flûtes |
06 | Solo de flûte |
07 | Arc musical |
08 | Sunjata faasa |
Durée totale : 42’34