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Yanomami, premiers et derniers Amazoniens

Yanomami, premiers et derniers Amazoniens

René Fuerst
84 pages, 36 ill. n/b de l’auteur. Relié.
2011, Genève: René Fuerst / Milan: 5 Continents Editions
ISBN 978-88-7439-614-6.
Prix : 30 CHF

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En quittant les Yanomami du Toototobi en 1962, René Fuerst ne se doutait pas de la rapidité avec laquelle le dernier grand peuple amérindien encore libre allait succomber à l'agression blanche sous ses formes les plus diverses. Avec la construction entreprise en 1974 d'une route dite d'intégration nationale, sorte de Transamazonienne septentrionale, leur territoire jusqu'alors préservé est envahi de toutes parts. Missionnaires, colons, militaires et autres orpailleurs vont se succéder et, sous l'oeil complaisant du gouvernement brésilien, vont importuner voire contaminer des Indiens non immunisés contre nos maux et nos maladies. Si la route ne fut en réalité jamais achevée, l'occupation illégale du territoire, sa destruction délibérée, celle de ses premiers habitants, de sa faune et de sa flore se poursuivent à un rythme effarant.

Dans l'impuissance de remédier au mal et faire appliquer au Brésil des droits de l'homme dignes de ce nom, l'anéantissement des Yanomami n'est plus qu'une question de temps. Si le développement et la sécurité des uns ne peuvent s'obtenir qu'au détriment des autres, si la vie des uns signifie forcément la mort des autres, le sursis de ces Indiens encore libres touche à sa fin. Puisse cet ouvrage faire revivre un instant les Yanomami et tous leurs peuples frères, puisse-t-il nous faire réfléchir sur notre propre sort incertain. À quoi bon chercher de l'or si ce n'est pour en jouir ensemble, les uns avec les autres?

L'auteur

René Fuerst, ethnologue, plus photographe qu'écrivain. Né en 1933, il vit à Genève depuis plus de soixante ans. Spécialiste des Indiens d'Amazonie, il les fréquenta de 1955 à 1975 et leur consacra plusieurs livres, films et disques. Chercheur indépendant, il était de 1983 à 1998 l'un des conservateurs du MEG. Membre des missions d'enquête chez les Indiens d'Amazonie du Comité international de la Croix-Rouge (1970) et de l'Aborigines Protection Society (1972), à Londres, il fut en 1975 interdit de séjour par les autorités brésiliennes suite à ses critiques de la politique indigéniste officielle.